Qui se cache derrière ces quatre petites lettres de QVCT ? Indice : elle est de plus en plus d’actualité… Elle ? La Qualité de Vie et des Conditions de Travail. Au-delà de l’engagement demandé aux salariés et en tout premier lieu de la responsabilité sociale inhérente à chaque entreprise, améliorer la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVT de son nom de scène, elle est davantage connue ainsi du grand public) est une urgence. Pas question d’être ici alarmiste, mais les stratégies à déployer ne doivent pas tarder. Cette année, du 16 au 25 juin, la QVT sera la star des conversations, et le thème retenu est « Parler du travail, c’est productif ! ». Une édition organisée comme chaque année par l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT).
Alors, que mettre en place pour allier bien-être au travail et performances tout en prévenant les risques professionnels et réfléchir à intégrer dans la RSE de l’entreprise les stratégies choisies ? Vous vous êtes sûrement déjà posé la question. On vous aide à y voir plus clair !
La responsabilité sociétale des entreprises : faire de la QVT un des piliers de la stratégie
On parle de QVT, on parle de quoi ?
Petit bond en arrière sur la frise chronologique ! Arrêt dans les années 50, pendant lesquelles Eric Trist, chercheur du Tavistock Institute de Londres, tâche de démontrer par ses recherches les limites du taylorisme. Rappel, c’est une méthode de management de production appliquée par l’ingénieur américain Frédéric Winslow Tylor à la fin du XIXe siècle avec comme fondements l’organisation horizontale du travail, l’organisation verticale du management, le contrôle du travail et le salaire au rendement. Tout cela pour montrer quoi ? Que l’efficacité au travail est tout simplement liée à la Qualité de Vie au Travail ! Pour la QVT, ce sont maintenant deux voies qui s’ouvrent à elle.
Du côté de la France, elle se fait une place dans les structures RH il y a une trentaine d’années. C’est en 2013 qu’un pas est marqué pour la QVT, avec la signature de l’Accord National Interprofessionnel (ANI), qui va façonner les champs d’intervention autour de la santé, du dialogue social, du management et de l’égalité professionnelle. Un autre événement a radicalement fait bouger les lignes. La crise du COVID a été un tournant décisif. Les circonstances exceptionnelles d’exercice ont fait émerger à la fois (quand c’était possible) le télétravail obligatoire, mais aussi les enjeux de la santé mentale pour tout un chacun. En 2022, la réforme législative a officialisé le passage de la QVT à la QVCT – Qualité de Vie et des Conditions de Travail – dans le Code du travail, afin de recentrer la prévention sur les conditions de travail et adopter une approche plus globale de la santé au travail, dans un dialogue permanent entre la sphère pro et privée. C’est-à-dire que maintenant l’alliance efficacité, durabilité d’efficience et sérénité au travail ne sont plus un bonus, mais un prérequis.
RSE et QVT, main dans la main pour améliorer le quotidien des salariés.
Maintenant que tout cela est écrit, on fait quoi concrètement ? Non, la corbeille de fruits à côté de la machine à café ou le baby-foot dans le hall d’entrée n’ont jamais fait le job à eux seuls. Améliorer la QVT en entreprise, c’est être soucieux réellement des humains, de celles et ceux qui travaillent dans l’entreprise. C’est agir en amont, c’est faire de la prévention des risques physiques et psychosociaux. Ce n’est pas surveiller ou être intrusif, c’est être attentif à la motivation, à l’inscription dans le collectif. Car tout se sait et on retient ses salariés et on en attire d’autres grâce à cet engagement.
Si l’on revient à la RSE, des trois volets, c’est souvent celui de l’écologie qui ressort. Le pilier social a dans son périmètre la QVT, qui côtoie et dialogue avec l’égalité professionnelle ou la diversité des profils. Personne ne laisse son paquetage personnel à la consigne avant de prendre son poste le matin, personne. Une entreprise engagée dans une dynamique RSE cohérente prend en compte le quotidien professionnel, écho du quotidien personnel. La norme ISO 26000 intègre des indicateurs QVT. Cela démontre encore une fois que la QVT est un levier de performance économique, le tout dans le respect des salariés, pour une entreprise durable. L’écologie sociale existe, faisons attention à ce qui pousse autour de nous !
Des indicateurs qui ne trompent pas.
La santé mentale, autre star du casting
La santé mentale de tout un chacun et entre autres des salariés occupe désormais nos journaux, nos émissions, nos réseaux. Une bonne chose, car dans la sphère familiale ou professionnelle, c’est un enjeu de la plus haute importance. D’ailleurs de nombreuses personnalités des médias, du spectacle, se dévoilent et font tomber les masques et les tabous. Parler du travail, parler de la santé mentale, parler pour mieux comprendre. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2024, 61 % des salariés ont déclaré être dans un état de stress au moins une fois par semaine. Malheureusement, trop sur le devant de la scène, le burn-out a déjà touché 30 % de la population active. Et le droit à la déconnexion, on en parle aussi ? Qui n’a jamais été tenté de consulter ses e-mails professionnels à la plage ? Apparemment près de 64 % des actifs.
Engagez-vous, qu’ils disaient !
Alors là, le chiffre suivant donnerait presque le tournis… Le rapport Gallup 2024, référence en la matière, rapporte que seuls 7 % des salariés, en France, auraient une implication totale dans leur travail.C’est trois fois moins que chez nos voisins du nord de l’Europe. C’est peu de souligner que notre pays se classe tout en bas de l’échelle européenne… Une explication ? C’est l’absence de reconnaissance et le manque de sens qui sont pointés. Des idées pour faire remonter tout cela ? Repenser le management (donner des retours), la façon de communiquer en interne, la reconnaissance verbale et non-financière (formations, évolutions de poste) que l’on peut accorder. Faites de vos entreprises de petits laboratoires de recherche en QVT !
Les funambules du télétravail…
« Tu seras là quel jour ? » Voilà en substance la question qui revient régulièrement entre deux collaborateurs. La crise sanitaire a largement contribué à développer les conditions de télétravail. Tout le monde n’est clairement pas logé à la même enseigne, mais en général, c’est une situation très appréciée des salariés. Près de 70 % des cadres adoptent le mixte présentiel-télétravail. Mais le revers de la médaille, c’est de confondre son salon avec la machine à café…
Parfois difficile de déconnecter, entretenir la confiance avec son manager, etc., mais tellement bénéfique sur d’autres tableaux : récupérer ses enfants à une heure décente à l’école, pouvoir faire du sport… Et être heureux, se sentir autonome, c’est bon pour l’équilibre personnel, et c’est bon pour la productivité professionnelle ! Attention toutefois à l’isolement ou à la surcharge de travail… Le mieux reste encore une fois d’en parler !
Passer à l’action pour améliorer la QVT en entreprise !
La boite à outils de la QVT
Quand on commence à réfléchir à la QVT, c’est comme en RSE, c’est ce qui se voit qui compte. Pas ce qu’on va raconter… en attendant de vraiment agir. Tous les outils sont pertinents : lancer un sondage auprès de vos équipes, programmer des entretiens RH réguliers pour y aborder les dossiers et projets, mais pas uniquement. C’est en récoltant des données que l’on peut mieux agir et embarquer tout le monde. La QVT c’est le bien-être, c’est aussi accorder de l’importance aux valeurs sociales et éthiques de l’entreprise.
Paroles, paroles, paroles
Peu importe le schéma, pourvu que le résultat soit là : feedback, réunion festive autour des réussites collectives, etc. S’entendre dire que chacun a contribué à faire réussir un projet, c’est bon pour le moral des troupes. Une culture d’entreprise qui propose sans imposer ces moments, qui respecte chacun dans sa façon de s’y inclure, c’est utile pour l’entreprise, c’est tangible et c’est bénéfique pour tous. What else ?
Le doublé gagnant, RSE et QVT en duo
Tout est lié… Rien ne se perd, rien ne se cré, tout se transforme… Tout cela pour vous dire que la cohérence est de mise et que RSE et QVT nagent dans le même couloir. Vous pouvez aussi fixer des objectifs très concrets sur la prévention en santé (faire venir un ergonome pour évaluer les installations des postes de travail ou un ostéopathe pour une évaluation de poste et manipulation, combo magique, proposer un échange sur le stress et ses conséquences…). Sachez être à l’écoute des temps de vie personnels (non, un enfant malade n’est pas un obstacle à la pleine implication de votre salarié), proposez des formations en management à celles et ceux que vous verriez prendre la fonction (ou du coaching afin de les aider à prendre leur place avec bienveillance et performance). La surveillance d’indicateurs pour les rapports RSE est cruciale… C’est de l’or que vous avez là.
QVT : quelques lettres indispensables dans le monde de l’entreprise pour améliorer le quotidien au travail des salariés…
Parler du travail, c’est productif : derrière le slogan de cette édition 2025, la réalité du quotidien ne doit pas faire oublier les 51 autres semaines de l’année. En parler c’est le premier pas, le reste du temps il faut agir ! Employeurs, salariés, responsables des ressources humaines, managers, représentants du personnel : la QVT n’est pas une option, mais bien une stratégie, une réponse humaine et responsable face à des lieux ou des activités professionnelles qui perdent du sens et mettent à mal leurs humains.
Pour autant, la QVT, même si elle doit concerner l’ensemble d’une entreprise, des ressources humaines aux stagiaires, elle n’aura pas la même couleur selon que l’on place au centre le bien-être individuel ou l’organisation du travail. C’est à chaque dirigeant d’impulser puis de mesurer, en faisant appel au collectif, pour dire que les indicateurs choisis fonctionnent ou pas. Envie de faire seul ou d’être aidé ? Just Conseil répond à toutes vos questions.
Oui, la QVT est un levier de performance : un salarié bien dans son open-space est un salarié engagé et productif, dans une entreprise qui œuvre à la transformation sociale, et ce n’est pas rien. Les nouvelles attentes des nouveaux entrants sur le marché de l’emploi doivent être une boussole précieuse. Après la lecture de cet article, reste une seule conclusion : améliorer la QVT en entreprise, c’est déjà en parler. Prêts pour l’édition 2025 ? CQFD !