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25 mars - Journée de la procrastination

La procrastination, c’est quoi ?

Nous procrastinons tous depuis la plus tendre enfance, sans savoir ce que cela signifie. Levons le doute sans plus attendre : procrastiner, c’est tout simplement remettre à demain une action que l’on pourrait faire le jour même.

Tout le contraire de ce que nous recommande le fameux proverbe : « ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui ». Certains auteurs ont d’ailleurs pris un malin plaisir à détourner ce proverbe, comme Alphonse Allais (« Ne remets pas à demain ce que tu peux faire après-demain ») ou Maurice Roche (« À quoi bon remettre à demain ce qu’on peut faire avec ses pieds ») ou encore un anonyme bien inspiré : « Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’un autre peut faire demain à ta place ? ».

La procrastination, une vilaine habitude ?

On considère généralement la procrastination comme une très mauvaise habitude. Il est vrai que remettre toujours à plus tard des actions nécessaires bien que peu motivantes, comme d’aller chez le dentiste, de faire ses comptes ou encore de nettoyer sa maison, cela peut devenir maladif et poser de sérieux problèmes.

Cependant, pour la plupart des gens le fait de procrastiner un peu, de temps en temps, est sans incidence sur le cours normal des choses. Cela leur permet même de gagner en qualité de vie. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il existe un nombre considérable de problèmes qui se règlent seuls lorsqu’on ne s’en occupe pas.

Le fait de retarder une action a souvent une incidence minime. Pourquoi faudrait-il se laisser envahir par la culpabilité sous prétexte, par exemple, que l’on a laissé la poussière s’accumuler durant la semaine ? Cela ne nous donnera pas tellement plus de travail la semaine suivante lorsque nous ferons le ménage. Nous y gagnerons, en outre, l’agréable sensation d’avoir une bonne raison de retrousser ses manches.
Il arrive parfois même que le fait d’avoir pris du retard nous donne accès à des opportunités intéressantes. Des réservations de dernière minute qui finalement seront moins chères, des idées de rechange qui s’avèrent plus sympathiques que celles auxquelles on a renoncé faute de s’y être pris à temps…

Procrastination et paresse ?

Procrastiner pour tout et de façon habituelle peut s’apparenter à de la paresse. Pourtant, ceux qui procrastinent volontiers sont plutôt des personnes actives, souvent efficaces, généralement perfectionnistes. En réalité, lorsqu’on procrastine, ce n’est pas pour ne rien faire mais plutôt pour éviter de voir la réalité en face : la tâche que l’on reporte sans arrêt nous semble trop difficile, peu gratifiante. On craint de ne pas y arriver, on n’en attend aucune gloire. Plutôt que de l’aborder de front, on se trouve alors des quantités d’autres choses à faire, qui vont ainsi nous fournir la justification du report. C’est ainsi que le procrastineur, bien qu’ayant reporté à demain la tâche prioritaire du jour, aura certainement accompli à la place un grand nombre de travaux divers et variés. Ce comportement peut s’avérer payant pour une grande majorité de personnes : dans le stress et l’urgence, ils finiront au dernier moment par réaliser la corvée tant redoutée, mais ils auront, en attendant, réalisé un grand nombre d’autres tâches utiles et initié des projets motivants.

Attention cependant, lorsque la procrastination atteint un niveau critique, le stress final et la culpabilité ressentis peuvent s’avérer négatifs. Voici une petite astuce à mettre en pratique dans ce cas : penser non pas à la tâche dans son ensemble, mais aux petits points qui la feront avancer au fur et à mesure et s’autoriser à produire un travail imparfait, quitte à revenir dessus plus tard. De cette façon, on retrouve une motivation pour se mettre à l’ouvrage.